Les troupes militaires françaises présentes en Côte d’Ivoire depuis des décennies vont bientôt partir, ont annoncé des responsables ivoiriens, signalant de nouveaux revers diplomatiques pour la France face à un ressentiment local qui a poussé d’anciens alliés en Afrique de l’Ouest et centrale à rompre leurs liens avec Paris. Le président Alassane Ouattara a déclaré que la Côte d’Ivoire rejoindrait la liste croissante des pays africains coupant leurs liens militaires avec la France, tandis que certains anciens alliés français se tournent également vers des mercenaires russes pour obtenir de l’aide face à une multitude de groupes armés dans la région.
En novembre, le Tchad et le Sénégal ont expulsé les troupes françaises, rejoignant plusieurs pays du Sahel qui avaient déjà pris la même décision à partir de 2021. Cette vague de réactions a contraint la France à élaborer une nouvelle stratégie militaire pour le continent, qui sera plus en adéquation avec les “besoins” des pays partenaires. Les déploiements temporaires, plutôt que la présence militaire permanente, et davantage d’accent sur la formation des forces locales, sont quelques-unes des caractéristiques de cette nouvelle politique.
Le président Ouattara a annoncé son intention de renvoyer les troupes françaises car l’armée ivoirienne est désormais “efficace”. Les raisons de cette décision n’ont pas été précisées. Les soldats français ont aidé l’armée ivoirienne dans la lutte contre les groupes armés opérant au Sahel et s’étendant dans les pays le long du golfe de Guinée, y compris la Côte d’Ivoire et le Ghana. Ouattara a déclaré que la modernisation de l’armée ivoirienne était un facteur clé dans cette décision.
La France a été confrontée à une critique amère et sans précédent de la part des citoyens de ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest et centrale ces dernières années. De Mali à la Côte d’Ivoire, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander à leurs gouvernements de rompre définitivement les liens avec Paris. Cette réaction découle en partie de controverses historiques liées au colonialisme, ainsi que des critiques concernant l’intervention militaire française dans la région.
Plusieurs pays africains, dont le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire, ont expulsé les troupes françaises. Ces décisions ont été motivées par des raisons politiques, la montée de l’activité des groupes armés, ainsi que des conflits internes et des changements de régime. Certains pays ont également établi des liens plus forts avec la Russie, tandis que d’autres ont renforcé leur coopération militaire avec la Chine.
Malgré ces expulsions, la France maintient une présence militaire en Afrique, notamment à Djibouti, où elle compte près de 1 500 soldats. Le pays dispose également de troupes en Gabon, bien que les relations avec le gouvernement militaire au pouvoir aient été relativement stables, comparé à d’autres pays de la région. En fin de compte, la France doit relever le défi de redéfinir ses relations militaires en Afrique, tout en tenant compte du ressentiment croissant à l’égard de ses anciennes colonies.